Politique

RDC: Gouvernement d’Union Nationale, Fayulu vs Kabund, quel profil idéal

Alors que la RDC traverse une crise sécuritaire et politique sans précédent, l’idée d’un gouvernement d’union nationale prend de l’ampleur.

Au centre des débats dans les salons politiques, le choix d’un Premier ministre capable de rassembler les forces politiques et sociales et de mener des réformes structurantes. Deux figures de l’opposition émergent comme candidats potentiels: Martin Fayulu et Jean-Marc Kabund.

Martin Fayulu et sa vision réformatrice

Martin Fayulu, candidat aux présidentielles de 2018 et 2023, reste l’un des acteurs incontournable de l’opposition. Son discours ferme sur la transparence électorale, la lutte contre la corruption et la refonte des institutions fait de lui un leader crédible pour une transition vers un État plus structuré, lâche un cadre de la majorité présidentielle.
Son engagement de longue date pour des réformes profondes et son positionnement constant en faveur d’un État fort et réorganisé séduisent une frange importante de la population et, surtout sa farouche résistance au régime de Kinshasa ainsi que le discours sur l’envahissement de l’Est de la République par l’État rwandais creuse l’écart avec ses challengers de l’ancienne coalition LAMUKA.
« Son profil d’homme rigoureux et intransigeant sur les questions de gouvernance lui donne un avantage dans l’optique d’un gouvernement orienté vers des réformes profondes « , souligne un cadre de la société civile.
Cependant, sa forte opposition à Félix Tshisekedi pourrait rendre la collaboration difficile selon certains observateurs qui s’interrogent sur sa capacité à travailler avec l’actuel chef de l’État dans un cadre de consensus.

Jean-Marc Kabund : Un challenger au parcours contrasté…

De son côté, Jean-Marc Kabund représente un autre visage de l’opposition. Ancien cadre influent de l’UDPS (Union pour la Démocratique et le Progrès Social et ex-premier vice-président de l’Assemblée nationale, il connaît bien les rouages du pouvoir. Son passé au sein du parti présidentiel pourrait en faire un interlocuteur plus
« gérable » pour Tshisekedi, facilitant ainsi un dialogue plus fluide entre l’opposition et la majorité.
Toutefois, son image a été affaiblie par ses récentes déboires judiciaires et son revirement politique, qui le rendent moins populaire auprès de l’opinion publique. S’il reste un choix stratégique pour un gouvernement d’union nationale, son égalité avec Fayulu en termes de crédibilité et d’adhésion populaire restent incertaine.
Au-delà de ses ennuies judiciaires, Kabund est aussi fragilisé de par la sociologie politique. En effet venant de la région du Grand Kasaï, l’originaire Luiza dans le Kasaï-Central vient du centre du pays comme l’actuel Chef de l’État, Félix-Antoine TSHISEKEDI
TSHILOMBO.

Deux profils serrés, avec une légère longueur d’avance

Si l’on se fie aux tendances actuelles, FAYULU garde une courte avance sur Kabund dans les préférences pour la primature, selon les propos croisés de bon nombre d’acteurs de la classe politique. Son dynamisme, son discours de rupture et sa vision d’une RDC réformée le positionnent en tête des choix possibles. Néanmoins, KABUND conserve une carte à jouer, notamment grâce à son expérience au sein du pouvoir et sa capacité à dialoguer avec
TSHISEKEDI.

Si l’on en croit, le président de la République devra donc choisir entre un Premier ministre de rupture (Fayulu), capable d’imposer des réformes difficiles, et un Premier ministre plus conciliant (Kabund), qui pourrait jouer un rôle de médiateur entre les forces politiques en présence.

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